vendredi 21 mai 2010

Le chagrin du roi mort

De Jean – Claude MOURLEVAT

Bien que l’histoire de ce livre tourne autour d’une grande guerre, il est surtout basé sur la relation entre les personnages et l’évolution de leurs sentiments, ce qui m’a beaucoup plu.

Ces deux garçons : Alelks et Brisco, élevés comme des frères jumeaux, sont profondément attachés l’un à l’autre (quand on en voit un, on sait que l’autre n’est pas loin) : « Tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l’un à l’autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact. Ils le faisaient sans même se regarder, sans y penser, comme si un fil invisible les avait reliés. » L’auteur a su si bien nous décrire cet attachement fraternel que j’ai ressenti comme un véritable déchirement lors de l’enlèvement de Brisco, ils ne faisaient qu’un et on les a séparés. A partir de cet enlèvement, les deux garçons vont avoir des destinées totalement différentes : Aleks va continuer sa vie avec ses parents aimants, dans leur maisonnette sur Petite Terre, tandis que Brisco va connaître la vie de châtelain. Ce dernier sera toujours dans l’attente de la reconnaissance de son nouveau père, guerrier brutal qui va transformer le caractère de Brisco.

J’ai aimé comment l’auteur a su nous décrire et nous faire vivre ces deux vies divergentes : Brisco a changé de vie mais aussi de nom, il est devenu : Fenris. Ses sentiments à propos de son nouveau père (Guerolf) sont très forts : il le « déteste et l’admire à la fois. Il déteste sa froideur, sa suffisance, sa dureté. Il admire sa force, son autorité, sa stature de chef qu’on ne conteste pas. Il ne demande pas grand-chose, juste un assentiment, un mouvement de tête, un signe qui voudrait dire : "je t’ai vu, mon fils, et ce que tu as fait est bien". Rien de plus. Mais Guerolf lui refuse ce signe ».

Une fois adultes, quand les deux personnages principaux se retrouvent, j’ai cru qu’ils allaient s’allier comme auparavant mais le fil qui les reliait était bel et bien coupé et l’auteur nous fait comprendre qu’on ne peut plus le réparer. Ce triste instant m’a beaucoup émue car les enfants ont grandi, Brisco est une autre personne, il a changé de vie, de parents (Guerolf et la louve), de nom (Fenris), on sent que les vies de chacun ont pris des chemins différents et que jamais elles ne se rejoindront.
Après avoir lu le livre, j’ai trouvé la première de couverture très symbolique et représentative de l’histoire.
On retrouve au centre de l’image le roi sur son lit de mort, deux soldats qui représentent à la fois les gardes du roi, la guerre mais aussi les deux frères. A gauche, avec le fusil ce pourrait être Aleks en fantassin et à droite, Brisco, le capitaine avec le sabre.
Ensuite, en haut de la couverture nous pouvons voir le traîneau avec deux silhouettes qui pourraient être les deux enfants se rendant à la bibliothèque.
Au plus haut, nous apercevons l’ours qui symbolise à la fois le pays polaire où se déroule l’histoire et l’assassinat du fils du roi.
Enfin, au bas de la couverture, le navire qui nous rappelle que l’histoire se passe sur deux îles et pour se rendre de l’une à l’autre il faut naviguer.

Bien que l’on ne sache pas précisément où et à quelle époque se déroule l’histoire, nous sommes projetés dans cet univers enneigé. C’est un roman d’aventures passionnant et enchanteur.

Pour conclure, j’ai été séduite par cette épopée magique et émouvante.


F. M. 3e 6, Comité de Lecture Junior, année 2009-2010.

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