mercredi 10 décembre 2008

Un livre qui dénonce les abus des médias

« A vos risques et périls », un roman qui porte à réfléchir…


Le récit intitulé « A vos risques et périls » est un roman de Pascale Maret, née en 1957. Journaliste, elle se consacre aujourd’hui à la littérature de jeunesse. Ce roman a été publié en 2007. Il se présente comme une émission de téléréalité, narrée par les acteurs. On peut y observer les points de vue très différents de certains personnages. Les principaux thèmes abordés sont la manipulation des médias, la dictature et l’amour.

Ce roman nous fait réfléchir sur la société actuelle. Le choix des six adolescents, tout d’abord, est fait par rapport à des clichés, pour offrir le spectacle le plus gros possible. Puis on finit par découvrir les côtés cachés des personnages, et des « amours inattendues »…De plus, lorsque le directeur de Grave Production apprend l’enlèvement, il n’est pas inquiet, bien au contraire, il se réjouit presque, car la part d’audience va augmenter. Il craint seulement de devoir payer une rançon. On s’aperçoit ensuite de l’énorme différence entre les ravisseurs et leurs otages, les ravisseurs, par exemple, sont emprisonnés s'ils manifestent, alors que Samir se plaint de la police qui les traite mal. De même, l’un peut faire des études, mais n’est pas très motivé, alors que l’autre, lui, en a extrêmement envie, mais n’en a pas le droit. Enfin, on constate que les médias ont manipulé les six adolescents, pendant que ceux-ci risquaient leur vie, en ignorant certains points du contrat avec Grave Production.

Ce roman, qui met en scène plusieurs genres de personnes, m’a plu car on peut s’identifier plus ou moins, ou reconnaître quelqu’un d’autre, dans un des personnages. On y retrouve aussi les médias, et le concept de la téléréalité, dont j’apprécie la caricature. Par exemple, lors de la réunion de Grave production, le chef de production annonce que « La blonde est vraiment un bon choix… », puis rajoute : « Et la grosse Aphrodite, elle était pas trop, quand elle a atterri sur le cul ? Vous avez vu notre blackette, le regard de tueuse qu’elle lui a jeté ! » avant de terminer par dire qu’ « entre Mickaël, qui est un peu fade, et les autres caricatures, la racaille de banlieue contre l’aristo vieille France » ça va être bien. Tout cela montre aussi un aspect critique, et dénonce les dérives de la téléréalité, ce qui me plaît bien.
Le fait de changer régulièrement de narrateur et de point de vue (interne, externe…) est une bonne idée. En effet cela rend le récit plus dynamique, et l’opinion de certains personnages nous est donnée en avant- première, ainsi que leurs sentiments et leurs pensées. De même, cela nous permet de voir évoluer certains individus d’une manière particulière, alors que l’on connaît ses sentiments, ou ceux des autres. Tout cela est rendu possible grâce au journal de bord de Charles, les narrations de Sam et Aphrodite, et les réunions de Grave Production.
Enfin, le fait que l’auteur insiste sur l’aspect vivant et sur la France, et la dictature, me touche. La relation spéciale qui s’est tissée au fil des jours entre les ravisseurs et leurs otages aussi. Par exemple, lorsque Tun, un des ravisseurs, interpelle Sam : « Qu’est - ce que tu crois ? C’est une dictature ici. Ils l’ont torturé en prison et depuis il est malade », ou bien lors de l’attaque : « oh, je t’en prie, regarde, essaie Bernadette, crie Aphrodite, c’est Tun ! »

Je recommande ce livre, qui dénonce les abus des médias, parle des problèmes de la dictature, et joue sur des sentiments, et des différences entre les hommes.

A.C.

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